Au coeur de la crise sanitaire actuelle engendrée par la propagation du Coronavirus, l’eau potable revêt une importance d’autant plus grande. Si les autorités demandent aux citoyens de suivre les consignes d’hygiène pour éviter d’être contaminé, un bon nombre de martiniquais se retrouvent aujourd’hui dans l’incapacité d’avoir de l’eau potable au sein de leurs demeures.
Des coupures redondantes

Les opérateurs d’alimentation et de distribution d’eau potable sont pointés du doigt, en l’occurence la SME (Société Martiniquaise des Eaux) et Odyssi (Le Service Public de l’Eau) sont négativement mis sous les feux des projecteurs. En effet, certains riverains sont plus touchés que d’autres (à l’instar de des villages du Lamentin et d’Acajous, alors que d’autres n’ont droit à l’eau que durant des intervalles restreintes de temps.
Cette injustice de répartition est indéniablement liée à la mauvaise gestion des opérateurs, mais la nature y est aussi pour beaucoup. La sécheresse, qui n’est autre qu’une conséquence directe du changement climatique, est à l’origine de la diminution de la pression des eaux découlant des nappes phréatiques. Les précipitations en Martinique ont atteint des niveaux nettement moins significatifs que les années précédentes. Il n’y a donc pas eu de ressourcement naturel en eau.
D’un autre côté, le réseau de distribution ne semble pas être au point.
D’où les phases d’approvisionnement et de coupures sont alternées.
Revendiquer un droit essentiel
De multiples témoignages de martiniquais privés d’eau potable mettent en lumière l’ampleur de cette crise d’eau combinée à la crise sanitaire mondiale.
Les martiniquais se retrouvent à marcher de longues distances pour accéder à une source commune d’eau, source qui peut se transformer rapidement en une niche de contamination. D’autres se révoltent contre l’injustice du planning mis en place par la SME. Couper l’eau potable de manière tournante est supposé être une manière d’alléger ce fardeau, mais quand les coupures se concentrent en un seul endroit, la justice supposée se dissipe.

Précisons que les coupures d’eau en Martinique remontent à 2009. Ceci laisse à penser que la construction même du réseau de distribution a été bâclée et que les canalisations sont défectueuses depuis le début. L’une des plus grandes cassures du pays – s’étendant sur plus de 1700 Km- est passée sous silence depuis des années. Faut-il alors penser à un changement radical touchant les opérateurs ou à une politique basée davantage sur une véritable équité?
Outre les cris de détresse lancés aux oreilles de la presse, les martiniquais tentent de s’organiser – tout en respectant les mesures sanitaires – pour que leurs revendications puissent se concrétiser. Une pression exercée par le préfet
Devant l’incertitude et le flou qui plane au-dessus de cette situation, les martiniquais ont demandé au préfet d’intervenir pour trouver des solutions – comme limiter l’utilisation de l’eau potable pour des tâches essentielles -. Ceci dit, sa position politique et diplomatique n’ont toujours pas eu d’échos aux oreilles des opérateurs. Ces derniers multiplient les conférences de presse sans proposer de solutions concrètes.
D’ailleurs, une majorité de martiniquais se posent beaucoup de questions et prisent des sujets de réflexion comme Marie Françoise :
Il faut assigner ces distributeurs et producteurs d’eau potable devant les tribunaux –
Il n’y a pas eu depuis toutes ces années d’argent pour effectuer des travaux ?
Où est passé cet argent ?il faut leur demander des comptes
Où sont nos politiques ? Ils n’ont pas de problème de coupure ? Donc pas concerné ?